@Ronan Le Goffic (visualisation 3D des zones de réplication du virus chez une souris NF-κB, système IVIS)

Virus-influenza-FFE

Observer l’inflammation pour mieux lutter contre les grippes animales et humaines.

Un modèle d’infection murin par le virus influenza d’origine aviaire a permis de démontrer que l’inflammation déclenchée par l’infection grippale peut s’étendre au tube digestif et impacter le microbiote intestinal.

Ce modèle permet de mieux comprendre la réponse immunitaire de l’hôte et d’identifier de nouvelles approches thérapeutiques contre les infections virales.

Le virus influenza, d’origine aviaire, est un virus très plastique pouvant franchir les barrières inter espèces. Ce virus est à la source de pandémies en santé humaine (grippe espagnole H1N1 en 1918) comme animale (grippe aviaire H5N1 en 2006, H5N8 en 2016 et 2017). Chez l’homme comme chez l’animal, la réponse immunitaire associée à l’infection peut devenir excessive et entrainer de graves complications.
Afin de comprendre les mécanismes de réponse de l’hôte à l’infection, un modèle murin permettant de suivre in vivo les réactions de défense immunitaire de l’hôte a été développé. Les chercheurs ont créé une souris transgénique portant un gène marqueur luminescent (celui de la luciférase) associé à l’expression du gène NF-κB (pour nuclear factor-kappa B), un facteur de transcription impliqué dans la réponse inflammatoire de l’hôte. La luminescence de ce gène rapporteur peut être suivie en temps réel chez l’animal vivant (via la technologie IVIS pour In Vivo Imaging system) ce qui permet de localiser et de quantifier l’expression des gènes de l’inflammation dans les tissus d’animaux vivants.
Ces modèles de souris transgéniques permettent d’étudier l’importance de la réaction immunitaire de l’hôte en fonction des différentes souches virales (ex H3N2), et en fonction des mutations virales étudiées (par exemple sur les facteurs de virulence). Si les souches virales sont aussi porteuses d’un gène rapporteur luminescent (émettant à une longueur d’onde différente de la luciférase), il devient alors possible de différencier les sites de multiplication virale et la localisation de la réaction immunitaire. Ce dispositif n’est bien entendu utilisé que dans les laboratoires confinés de l’unité.

Date de création : 26 juin 2020 | Rédaction : SAPS - Edition P. Huan